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Appel à réflexion Ou de quoi on se parlera les... - MédArtsKultur

Appel à réflexion Ou de quoi on se parlera les...

Appel à réflexion
Ou de quoi on se parlera les 3,4,5 avril 2023.

Dans la perspective d’en faire un livre qui réunira les idées, les témoignages, les expériences, les rêves des étudiants et étudiantes du programme franco-allemand des universités d’Hildesheim et Marseille.

De l’UNESCO, de l’Union Européenne, à travers, par exemple, les projets de Nouveau Bauhaus Européen, celui d’Europe Créative, ou via les textes de cadrage politique liés, entre autres, au Fonds international pour la promotion de la culture, au Fonds international pour la diversité culturelle, etc. On ne peut que saluer les initiatives de ces organisations internationales qui veillent à
  Partager la culture
  Protéger la culture
  Encourager la culture et la création

Cela étant, si l’on peut voir à travers ces dispositifs des formes de continuité des politiques publiques et des politiques culturelles qui soutiennent le patrimoine, la création, la participation, la sauvegarde des pratiques artistiques et des réalisations esthétiques ; on peut aussi les identifier comme des tentatives, des actions, des stratégies visant à déjouer la récurrence des crises qui, dans un monde globalisé (trop souvent menaçant), ne cessent de s’inviter dans le quotidien.
Or qu’est-ce qu’un système monde en crise, sinon un monde sans cesse bouleversé, objet de dérèglement, de fragilisation et de désordre.
Ainsi doit-on envisager que nous vivons dans un monde, toujours en équilibre ou dans un déséquilibre, qui se tient sur un seuil au-devant duquel se profilent et s’entrevoient de profondes transformations et mutations.
Au vrai, le monde qui est nôtre s’apparente donc à un temps qui nous inscrit dans un Interregnum, comme l’aurait écrit Gramsci. C’est-à-dire un temps où nous avons la conscience que le monde qui était le nôtre est appelé à disparaître, sans que l’on sache vraiment quel sera le visage de ce qui va naître et lui succéder.
Et d’ajouter que dans le prolongement de ces incertitudes qui étreignent les sociétés où l’apaisement et la polémique se disputent le mouvement des États, la culture et l’art comme les pratiques culturelles et artistiques sont régulièrement convoquées afin de favoriser le lien social et garantir la cohésion sociale. Soit une finalité qui se fonde sur l’idée que « la culture est un ensemble de représentations collectives propres à une société » comme l’écrit l’historien Pascal Ory, dans L’histoire culturelle, à même de servir de mortier et de ciment afin d’unifier le champ sociétal et les individus qui le peuplent.
« Représentations collectives » ou, disons-le autrement, « communauté ». Et ajoutons-y l’extension qu’induit le propos de Pascal Ory : « communauté de citoyens ».
Or voilà, pour ne prendre que l’exemple de « la forteresse Europe » (comme la nomme Étienne Balibar) que cette communauté de citoyens et de citoyennes, assemblée autour de pratiques artistiques et de culture patrimonialisée, autour d’une mémoire ainsi qu’une Histoire aussi et des représentations que celle-ci entretient, connait aujourd’hui, comme jamais, un ensemble de mutations tant matérielles que spirituelles, économiques, écologiques que philosophiques... Voilà que s’invite, via les crises qu’entraîne et que génère le système monde, un autre monde lié, entre autres, à des flux de populations (réfugiés, exilés, déplacés, migrants…) qui, par leur présence sur le sol européen, s’apparentent à ce que Balibar appelle : « des citoyens européens virtuels, essentiellement humains » (ibid., p. 158). Voilà que « des femmes, des hommes, des enfants sans État » (ibid., p. 150), qui s’amalgament à la communauté autochtone, redessinent les communautés nationales et européennes, au point qu’il faut envisager que l’élargissement de l’Union Européenne n’est plus territorial, mais démographique.
Face à cette situation, les effets sont multiples et relèvent, de manière trop caricaturale, de l’ouverture ou de la fermeture.
Ouverture à la différence, à l’altérité, à l’hospitalité qui procède d’un humanisme hérité des Lumières.
Fermeture à l’autre, repli identitaire, exclusion et rejet relevant de peurs injustifiées mais réelles.
À l’évidence, le corps social n’est pas sans s’inquiéter de ces « corps étrangers » ; et si d’aventure il est toujours possible de faire cohabiter des cultures, d’esquisser des sociétés interculturelles et transnationales ; le risque de voir les communautés nationales et européennes revendiquer des formes de suprématisme est grand, voir palpable si l’on mesure les réactions politiques donnant aux partis nationalistes et populistes, à travers toute l’Europe, des voix de plus en nombreuses. Soit un « front transnational du refus des réfugiés et des migrants […] dont l’argumentaire oscille entre l’utilitarisme (« nous n’avons pas la place ») et l’idéologie identitaire »… » (ibid., p. 171).
En réponse à ce double mouvement qui ne met plus en dialogue les populations européennes, mais configure davantage des formes sinon d’affrontements du moins d’oppositions radicales, irréconciliables et irréductibles, les réponses volontaires de la culture et des arts semblent aujourd’hui prises dans un faisceau de limites qui témoignent d’une impuissance.
« On a beau faire, rien n’y fait », serait-on tenté de dire en voyant que l’aspiration des États à la démocratie est vouée à subir des processus de « dé-démocratie ».
Le XXIème siècle a donc un défi à relever devant cet « état d’urgence humanitaire », sauf à laisser le cours de l’histoire s’enliser. Un défi qui relève d’un nouveau contrat social qui passe peut-être par la « concitoyenneté » (ibid., 167), voire la « trans-citoyenneté ».
C’est-à-dire, et plutôt que de raisonner en termes de « résidents » européens et « d’arrivants » européens, envisager de statuer sur la notion « d’habitants » européens. Soit, d’une certaine manière, un premier pas vers la « dé-nationalisation » qui s’appliquerait également à la culture et à l’art qui émergeront de ce processus.
Construire un art et une culture dé-nationalisés, voilà peut-être l’enjeu à relever.
D’autres, avant nous autres, on inventait l’anthropophagie dans un Brésil décolonisé… Peut-être doit-on s’inspirer de ceux qui ont été européanisés par le passé.
En fait,
Penser les destinations de l’art et de la culture aujourd’hui, c’est donc effectivement refaire de la politique. C’est en finir avec « la politique [qui] n’est plus rien d’autre qu’une surveillance des tensions sociales » (ibid., p. 128). C’est revenir à une pratique politique inspirée des utopies, afin, peut-être, de faire exister des possibles, des réels à bâtir.

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Professeur des universités en arts de la scène et esthétique, Yannick Butel est responsable du programme franco-allemand Master/PhD track en médiation culturelle de l’art. Il dirige la revue Incertains Regards aux Presses universitaires de Provence, ainsi que la série "Scènes" collection "Arts".

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